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appartiennent aux diverses confessions chrétiennes ; mais les juifs, en mémoire du forfait ancestral, ont interdiction d’y paraître. Nous entrons en passant dans l’église franciscaine, agrandie et réparée à neuf avec un mauvais goût notoire, sur l’emplacement de la basilique primitive. Derrière l’autel, de tristes petits souterrains, assez semblables aujourd’hui à des chambres sépulcrales, sont adorés depuis des siècles comme ayant été la maison de Joseph et de Marie. Ailleurs, dans le quartier musulman, un débris de mur sous une chapelle représente l’atelier de saint Joseph… Tout cela, bien qu’authentique peut-être, est défiguré, ne dit plus rien. Et nous laissons d’autres lieux encore, que des traditions plus contestables désignent à la piété des foules. Il nous tarde d’être à demain, pour voir enfin les bords déserts de ce lac de Gennezareth, qui fut la patrie d’adoption de Jésus, l’ardent et mystérieux berceau de l’épopée chrétienne… Le long de la petite rue poudreuse que nous continuons de suivre après ces arrêts aux églises, s’ouvrent surtout des boutiques de sellerie, où l’on vend des harnais gaîment peinturlurés dans le goût oriental.