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bronze et ses gaines de soie, nous prenons congé du grand prêtre Jacob, lui donnant rendez vous pour demain matin, au sommet du Garizim, à la Pâque samaritaine. Et nous nous éloignons dans l’humidité crépusculaire, dans l’ombre sépulcrale des rues, pour nous rendre à ce bazar de Naplouse qui est célèbre en Syrie, qui est le grand marché aux costumes, où s’approvisionnent toutes les peuplades à l’Est du Jourdain, les tribus nomades et les pillards du désert. Ce bazar se compose surtout de deux longues et larges travées couvertes, qui se coupent à angle droit et dont le point de croisement est surmonté d’un dôme peinturluré. Nous y arrivons un peu tard ; sous les voûtes, il fait presque nuit et déjà les vieilles devantures se ferment. Aux étalages sont accrochés en quantités prodigieuses des vêtements et des harnais, de nuances souvent exquises. Et il y a des boutiques uniquement remplies de ces doubles couronnes en laine noire qui servent à retenir le voile au front des hommes et qui se portent ici d’une excessive largeur. Les affaires sont finies et les hommes s’occupent à replier les robes de soie et les ceintures chamarrées ; cependant des groupes de Bédouins circulent