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humaine, rien que par la dimension des pierres employées : d’abord, celles d’en dessous, les cyclopéennes, sortes de roches à jamais immuables aujourd’hui, apportées on ne sait comment par les premiers hommes ; celles du milieu ensuite, mises par les Romains, encore très effrayantes pour nous, mais déjà bien moindres ; puis celles d’en haut, ajoutées par les musulmans d’autrefois, plus petites encore, bien que dépassant celles de nos misérables bâtisses modernes. Après ces propylées, après ces grandes entrées pompeuses, qui n’existent plus mais dont on peut reconstituer encore les aspects, on pénètre successivement dans deux gigantesques cours ; la première hexagonale, de soixante-dix mètres de diamètre ; la seconde, rectangulaire, de cent à cent cinquante mètres de côté ; toutes deux d’une égale splendeur. Leurs murailles hautes et profondes — en pierres de grand appareil, il va sans dire — se composent alternativement departies droites ou de parties courbes qui forment comme des demi-rotondes, et sont ornées de deux étages de niches aux frontons droits, ou arrondis, ou contournés en coquille ; toutes ces niches, sculptées magnifiquement, devaient être ornées de deux de ces colonnes en granit