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Baalbek (en syriaque : ville de Baal) a des origines presque inconnues. On ne sait pasexactement quels hommes l’ont fondée, quels hommes y ont construit, il y a des temps incalculables, un monstrueux sanctuaire de Baal en pierres cyclopéennes, — base presque indestructible qui devait supporter, des siècles plus tard, les grands temples à colonnes bâtis par Antonin le Pieux et Caracala. Comme Damas, elle dut la vie sans doute à son oasis et à ses eaux courantes, qui étaient là dès les premiers temps humains ; et sa position entre Tyr et Palmyre, sur une des routes les plus fréquentées du vieux monde, avait dû en faire un centre de commerce et de richesse ; Mais son histoire demeure singulièrement ignorée. Au commencement de l’ère chrétienne, elle eut des églises, des évêques et des martyrs ; quand elle fut devenue sarrasine, les Croisés la pillèrent ; plus tard, elle subit l’invasion d’Houlagoû et celle de Tamerlan ; puis elle déclina peu à peu, comme tant d’autres villes orientales, et s’éteignit. Elle n’est plus aujourd’hui qu’une misérable bourgade, et les tremblements de terre, les continuelles luttes entre les Maronites de la plaine et les Druzes de la montagne achèvent de la détruire. En approchant, nous distinguons bientôt la