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XIV 
Lundi 30. — « Allah Akbar !… Allah Akbar !… Allah est grand !… Allah seul est Dieu !… » Il est quatre heures à peine ; une pâle lueur indécise s’épand dans l’air infiniment sonore, et le muézin chante. Il chante, de sa voix fraîche, la prière du réveil. Ses phrases musicales sont interminables, imprévues, d’une hauteur qui dépasse le registre habituel des hommes — et d’un sentiment rare, d’une tristesse de mort. C’est le muézin de la plus voisine mosquée, et on croirait qu’il est là, sur mon toit : — « Allah Akbar !… Allah est grand !… Allah seul est Dieu !… » Il répète aux quatre vents sa prière ; quand il chante