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 II


Mercredi, 18 avril. Au matin, lorsqu’il faut partir, il vente et il pleut toujours. L’aube est grise et désolée. Quand on amène dans la cour, encore remplie de bétail, nos chevaux sellés, les innombrables petits enfants de notre hôte — tous beaux avec de longs yeux — se pressent pour regarder aux ogives des portes, perchés, par crainte de l’eau ruisselante, sur des espèces de lits de pierre d’une forme antique, comme de jeunes chats qui auraient peur de se mouiller les pattes. Nous quittons ce hameau de Senghel sous l’arrosage d’une ondée froide, au jour levant. Et aussitôt nous voilà replongés dans le désert de la campagne. De la boue, des flaques d’eau, des pierres glissantes. Une interminable marche par les vallées