XI Damas, vendredi 27 avril. Comme d’un rêve des Mille et une Nuits, je me souviendrai d’être entré un matin de printemps dans la maison du pacha Abdullah. Un vieux quartier à mine farouche, celui des riches et des seigneurs. De sombres murs pleins de mystères et de menaces. Une porte de forteresse ; puis des petits couloirs de casemate, coudés, détournés comme pour être moins pénétrables. Et, tout à coup, des jardins enchantés, entre de fines colonnades de marbre blanc ; un éden d’arbres fleuris au milieu d’un décor du vieil Orient merveilleux. Un janissaire du pacha me précède dans la silencieuse demeure ; il jette d’instants en instants devant moi un haut cri d’alarme, pour faire, comme l’étiquette l’exige, rentrer et cacher les femmes du