Page:Loti - La Galilée, 1896.djvu/138

Cette page n’a pas encore été corrigée

25 avril. Au matin, ce lieu triste s’égaye pour une heure. Un coucou chante le printemps dans le petit bocage de peupliers isolé au milieu de ce pays de pierres, et là-haut les neiges étincellent. Les hommes du hameau descendent s’asseoir comme hier, pour nous regarder partir ; puis, les sept petites filles, avec leurs mêmes petits corselets, viennent prendre place aussi, bien serrées les unes aux autres, comme une brochette d’oiseaux des îles. Et nous nous mettons en route au milieu des pierrailles grises, où se croisent d’à peine visibles sentiers. Devant nous, les ondulations désolées des terrains suivent une pente générale descendante ; puis, de grandes étendues plates, sombres, mornes et vides