Page:Loti - La Galilée, 1896.djvu/131

Cette page n’a pas encore été corrigée

VIII 
Mardi, 24 avril. Longue étape à parcourir aujourd’hui et il faut se mettre en route dès l’aube. — D’abord, par des sentiers de chèvres qui montent en lacets très raides, nous nous élevons durant deux heures, au chant des oiseaux, dans une région d’arbres, coupée de sources et de ruisseaux clairs. Sur une montagne, à notre gauche, des ruines farouches et immenses : c’est Kalà’at-Banias, une forteresse de jadis, aux dimensions presque surhumaines, comme les hommes de nos jours n’ont plus le temps d’en construire. Tant de fois prise et reprise au temps des Croisades par les Francs et les Sarrasins, parce qu’elle commandait la route de Damas à Jérusalem, elle est depuis des siècles abandonnée, et des brigands, dit-on, l’habitent aujourd’hui. Elle occupe