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par de l’eau épandue de tous les côtés sous les pieds de nos chevaux. Mais aucune tente n’y apparaît, et, comme tout à l’heure, notre guide lance de longs appels : — Ho ! Nagib ! Ho !… Ho ! Selim ! Ho !… Nagib, Selim, etc., ce sont nos gens. De très loin, ils finissent par répondre. Ils dormaient là-bas, fort insouciants, dans un lieu à peu près sec qu’ils avaient choisi pour camper. Ne nous ayant pas vus poindre au crépuscule, ils ne nous attendaient plus. Et nous nous endormons lourdement nous aussi, dans la blanche buée du Jourdain, sous nos tentes envahies par les rainettes vertes, les libellules et les sauterelles, tandis que le grand spectacle silencieux du lever de la lune commence sur les marécages.