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Les bonnes petites âmes, qui s’étaient attroupées par bienveillance autant que par curiosité, se démenaient de leur mieux pour la soigner. C’étaient pour la plupart des gens qui se rendaient, eux aussi, à cette fête de Kwanon, divinité de la Grâce.

Pauvre Kaka-San ! On avait essayé de la remonter avec un cordial à l’eau-de-vie de riz ; on lui avait frotté le creux de l’estomac avec des herbes aromatiques et tamponné la nuque avec l’eau fraîche d’un ruisseau.

Toto-San la touchait tout doucement, la caressait à tâtons, ne sachant que faire, entravant les autres avec ses gestes d’aveugle, et tremblant plus que jamais de tous ses membres dans son angoisse.