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Dans la petite voiture, il y avait, en plus de Kaka-San, tous les objets de leur ménage : écuelles ébréchées en porcelaine bleue pour mettre le riz, tasses en miniature pour boire le thé et lanterne en papier rouge qu’ils allumaient le soir.

Chaque semaine, une fois, Kaka-San était soigneusement repeignée et recoiffée par son mari aveugle. Ses bras, à elle, ne pouvaient plus se lever assez haut pour construire son chignon de Japonaise, et Toto-San avait appris. À tâtons, à mains tremblantes, il caressait la pauvre vieille tête qui se laissait tripoter avec un abandon câlin, et cela rappelait, en plus triste, ces toilettes deux à deux que se font les singes. Les cheveux étaient rares, et