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de toute cette foule, emplissait les avenues et les saintes voûtes, contrastant avec le rictus des monstres immobiles qui gardaient les dieux, avec les symboles effrayants et inconnus, avec les vagues épouvantes de la nuit. La fête se prolongeait aux lumières et semblait une immense ironie pour les Esprits du ciel, bien plus qu’une adoration, mais une ironie sans amertume, enfantine, bienveillante et surtout irrésistiblement joyeuse.

C’est égal, le soleil couché, rien de tout cela ne ranimait plus ces deux débris humains ; ils redevenaient sinistres à voir, accroupis à l’écart comme des parias malades, comme de pauvres vieux singes usés et finis,