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quand il s’agissait de monter une marche, ou bien de franchir un ruisseau, une crevasse, une ornière, — comment se tirerait-il de là, Toto-San ?… Et il fallait voir alors la pauvre vieille s’agiter dans sa boîte : cette figure inquiète, ces yeux qui brillaient d’anxiété intelligente, malgré la buée que les ans avaient soufflée dessus pour les ternir… Évidemment la frayeur d’être chavirée était une des choses qui minaient le plus sa fin d’existence.


Que se passait-il dans leurs têtes, à ces deux vieux qui s’adoraient ? Qu’est-ce qu’ils pouvaient se conter l’un à l’autre, dans le recueillement du soir ?

Quels souvenirs exhumaient-ils de leurs