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minois d’extrême Asie portant jupe à paniers et corsage en pointe longue, comme à Trianon.

Oh ! très bien, mesdames ; mes compliments sincères à toutes les trois ! très amusantes les attitudes, et très réussis les déguisements.

Encore des vases d’où s’élancent de gigantesques chrysanthèmes, et puis, derrière ces dames, entre des pavillons japonais en trophées, le salon central s’ouvre tout grand, presque vide — entouré de banquettes, sur lesquelles de rares invités sont assis, avec des maintiens guindés de personnes habituées à s’accroupir par terre. À droite et à gauche, entre des colonnades ouvertes, apparaissent d’autres salons latéraux, un peu plus peuplés, où s’agitent déjà des toilettes, des uniformes ; — et deux orchestres complets, l’un français, l’autre allemand, dissimulés dans des coins, exécutent d’irrésistibles contredanses, tirées de nos opérettes les plus connues.

Ils sont vastes, ces salons, mais médiocres, il faut en convenir : une décoration de casino de second ordre. Du lustre partent en rayonnant des guirlandes de feuillages et de lanternes en papier ; tandis que sur les murs sont drapés des crépons impériaux violets à grands chrysanthèmes héraldiques blancs, ou des drapeaux chinois jaunes ou verts à dragons horribles. Et ces tentures contrastent avec la banalité des lanternes vénitiennes,