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VII

Le temple du Daï-Boutsou (du Grand-Bouddha) semble un temple pour rire, une énorme plaisanterie pour amuser les fidèles.

De ce « Grand-Bouddha » on ne voit qu’une tête et des épaules (d’au moins trente mètres de haut), ayant l’air de surgir des profondeurs du sol ; le dieu a le cou tendu, comme quelqu’un qui se dégagerait péniblement de la terre. À lui seul il remplit tout son temple et ses cheveux crépus en touchent la toiture.

On arrive chez lui comme chez tous les dieux, par une suite d’escaliers, de portiques, de cours. De la porte du sanctuaire, au premier coup d’œil, on ne s’explique pas bien ce que c’est que ce monticule d’or, ce tas informe, qu’on a devant soi