impénétrables, un silence à part, une mélancolie suprême augmentée aujourd’hui par ce déclin d’automne.
En petits groupes peu espacés, nous descendons dans ces jardins bas par des sentiers qui sont recouverts, jusqu’à perte de vue, de longs courants de nattes blanches, — sans doute pour que l’impératrice, qui elle-même descendra par là tout à l’heure, n’ait pas à poser ses petits pieds par terre, même sur ce sable très fin. Deux ou trois nouvelles fées, vêtues d’autres couleurs sans nom, sont sorties derrière nous et ferment la marche : il doit y en avoir évidemment beaucoup du même beau plumage, dans ce palais de bois blanc et de papier qui est leur quartier général. Nous sommes maintenant une quarantaine, — et ce sera tout, la liste est close. C’est du reste très peu, quarante personnes perdues dans ces grands jardins aux solitudes de forêt. Nous avançons presque en cortège, en troupeau de moutons, involontairement tassés, plusieurs d’entre nous ignorant où nous allons et en quoi la fête consiste.
À tous les carrefours où nous pourrions nous égarer, quelqu’un de ces laquais à gilet rouge, qui sont légion, se tient pour nous indiquer quelle route il faut suivre, quelles allées il nous est interdit de prendre.
Et devant certaines parties du parc, devant