pareils ; de distance en distance, quelque châssis entr’ouvert laisse voir un appartement vide, — un compartiment plutôt, — à parois de papier, où tout est de la même nudité absolue. Et vraiment, si on ne savait pas, jamais on ne devinerait dans quel lieu très particulier défilent nos habits brodés et nos habits noirs.
Cependant voici une première apparition quasi fantastique, qui nous donne l’éveil : au milieu de cette monotonie blanche, par l’ouverture d’un de ces minces châssis, se montre tout à coup une petite créature vieillotte, une fée sans doute, éblouissante comme un colibri, dans un costume qui est une quintessence d’étrangeté. Toute petite, parcheminée, ridée, extraordinaire dans sa laideur comme dans son luxe d’un autre monde, elle est quelque princesse probablement, — ou bien une dame d’honneur. Elle porte la tenue de cour, qui doit remonter à plusieurs siècles. Ses cheveux gommés sont éployés en éventail autour de sa plate figure aux yeux bridés et presque morts. Elle a des culottes en soie lourde, d’une pourpre magnifique ; des culottes très bouffantes qui s’extravasent par le bas en gigantesques « pieds d’éléphant » ; — et un long camail à la prêtre, d’un vert réséda qui change et chatoie, tout semé de chimères multicolores, dont les reflets sont comme ceux des gorges d’oiseaux-mouches.
On la regarde et on l’admet sans surprise,