pareil, pour se terminer bientôt de la même surprenante manière.
Évidemment ce temple, bien que semblable à ceux d’il y a un millier d’années, est complètement neuf : ses ors sont étincelants, sa magnificence est toute fraîche.
Son luxe rayonne tranquillement, éclairé par une lumière atténuée qui lui donne un aspect de rêve. Entre les colonnes de laque, à travers le tamisage des stores de bambou, apparaît, voilé, le très bizarre jardin extérieur, avec ses arbustes rouges ou violets au soleil du matin, et par derrière se dessinent les grands horizons sauvages, les montagnes et les forêts.
La musique des prêtres continue de se traîner, avec la monotonie inquiétante, avec la persistance d’une incantation qui serait assurée d’agir à la longue et d’en venir à ses fins mystérieuses. Et c’est une des scènes les plus idéalement japonaises qui m’aient jamais frappé l’esprit ; mon impression diffère de celles que j’avais éprouvées jusqu’à aujourd’hui, dans les vieux temples où il fallait un effort pour retrouver, à travers la poussière, ce passé qui semblait si loin ; ici pour la première fois, j’ai le sentiment d’avoir pénétré au cœur même de ce pays étrange, mais dans son cœur en pleine vie, en pleine activité d’art, de rites et de religion. Mon imagination est consciente de la présence cachée de ces idoles, sans