et la rigidité de l’aspect, aux Wellingtonias géants de la Californie.
Il faut lever la tête pour apercevoir leur feuillage triste, qui forme une voûte close, à peine ajourée. À hauteur de regard humain, on ne voit que des racines comme des serpents, que des troncs comme des colonnes monstrueuses, si serrés qu’ils se soudent quelquefois les uns aux autres par la base, à la manière de ces piliers doubles ou triples soutenant des églises. En pénétrant là-dessous, on est saisi par une sensation d’humidité froide, et la lumière baisse, devient comme un crépuscule vert. On éprouve aussi une impression d’imposante grandeur, qui, au Japon, est une impression rare, et l’imagination s’inquiète vaguement de savoir si longue cette sorte de nef sans fin, qui fuit toujours à perte de vue dans une demi-obscurité et qui, paraît-il, va continuer de se dérouler ainsi toute pareille pendant six ou sept heures, pendant dix lieues.
— Nous ne rencontrerons presque personne, disent mes coureurs, parce que la saison est trop avancée pour les pèlerinages, et que là-bas, en approchant de Nikko, le chemin défoncé par les pluies est déjà bien mauvais.
Jusqu’ici, pourtant, nous roulons à merveille et très vite sur un sol de galets gris. Peu de voyageurs, en effet ; de loin en loin, nous croisons deux ou trois petits chars comme le mien, qui se