d’auberges : les unes encore pimpantes, couvertes de peinturlures, de lanternes, de banderoles en papier ; les autres — le plus grand nombre, — racornies et noirâtres, ayant un air d’extrême vieillesse. Murailles en bois toujours ; toitures très hautes, — toutes en chaume et uniformément couronnées d’une sorte de crinière verte : une plate-bande d’herbes et de feuilles d’iris qui s’est formée d’elle-même au faîte de chaque maisonnette. Autour de nous défilent des paysages très gentils, des collines boisées, des petites pagodes placées ingénieusement çà et là parmi les arbres, des ruisseaux bien frais sous des bambous.
Beaucoup de monde sur cette « route de la mer Orientale », un va-et-vient continuel, des cris de marchands, des rires, des empressements, des rencontres de bonshommes dératés courant à toutes jambes, s’arrêtant une minute devant l’auberge pour avaler un bol de riz, une tasse de thé, — puis repartant ventre à terre, en sens inverse. Quelques chevaux harnachés de pendeloques multicolores. Mais surtout des hommes coureurs, des hommes porteurs, des hommes faisant tous les métiers de force et de vitesse qui, chez nous, sont confiés à des bêtes : les uns roulant à grande allure dans des djin-richi-cha, les drôles de petites dames pâlottes, les vilains petits messieurs japonais ; d’autres, plus lents, plus forts, éton-