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IV

Mercredi, 28 mars.

À l’heure fraîche où les bergers d’Hébron mènent leurs troupeaux aux champs, nous sommes debout. Le camp levé, nous montons à cheval, au milieu de tout un grouillement noir de chèvres et de chevreaux qui s’en vont errer au loin sur les pierreuses collines.

C’est une tranquille matinée pure, embaumée de menthe et d’autres aromes sauvages. Vers Bethléem, où nous arriverons à deux ou trois heures, nous cheminons distraitement, ayant pour un temps oublié toute notion des lieux. La campagne ressemble à certaines régions arides de la Provence ou de l’Italie, avec toujours ses milliers de petits murs, enfermant des vignes ou de maigres oliviers. Et puis, il y a cette route carrossable, qui confond nos