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dit pour des sommes qui à présent me font sourire… Et, sous le costume turc, ces choses me semblaient acceptables, m’amusaient presque, en me donnant davantage l’impression d’être sorti de moi-même et devenu quelqu’un des simples qui m’entouraient. Il y avait tant d’enfantillage encore dans ma vie de ce temps-là !

Après cette rue du marché, une place tranquille au bord de la mer, une place silencieuse bordée de berceaux de vigne et ornée en son milieu d’une vieille fontaine de marbre. Et ma maison est là, qui tout à coup me réapparaît, bien réelle, au beau soleil du soir… J’ai enfin retrouvé une chose d’autrefois, une chose qui a fait partie de mon cher passé et qui existe encore…