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notre rue, c’est-à-dire l’appontement de vieilles planches qui nous était si familier, jadis, et où nous débarquions avec une telle sûreté d’habitude, dans le mystère protecteur des nuits bien noires.

Par impatience, je mets pied à terre ailleurs, à l’entrée d’une ruelle israélite que je me rappelle vaguement, très vaguement. Et, suivi toujours de ce même vieux Grec, je recommence à marcher vite, à courir, talonné sans trêve par l’inquiétude de l’heure.

À un tournant, nous tombons sur une rue où se tient un marché juif : cris de vendeurs et d’acheteurs, foule affairée, encombrement de mannequins, de fruits et de légumes, petits fourneaux où l’on rôtit des viandes en plein vent, petits