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Je commence à regarder de mes pleins yeux là-bas en face, fouillant de loin cette autre rive où nous allons aborder.

Quoi, est-ce que je ne m’y reconnais plus ? C’était bien là pourtant, j’en suis très sûr.

Oh ! mon Dieu, on a tout changé, hélas ! Ma maison, très vieille, et les deux ou trois qui l’entouraient n’existent plus. Je n’avais pas prévu cette destruction et je sens mon cœur se serrer davantage. Ce cadre qui avait entouré ma vie turque est à jamais détruit — et cela recule tout dans un lointain plus effacé.

Je mets pied à terre, cherchant à m’orienter, à reconnaître au moins quelque chose. Le petit café des derviches conteurs d’histoires, où donc est-il ? À la