Page:Loti - Fantôme d’Orient, 1892.djvu/84

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quel parti prendre à présent ? Je ne sais plus trop et ma tête se perd un peu. Allons-nous retourner sur nos pas, jusqu’à ce Kassim-Pacha d’où nous venons, avec ces mauvais chevaux de louage qui ne veulent plus marcher ?… Non, Eyoub où j’habitais, et qui m’attire comme un aimant, est là trop près de nous, juste en face, de l’autre côté de la Corne-d’Or — qui se rétrécit dans ces parages et sera si vite traversée. D’ailleurs, je me sens tellement redevenu un habitant de ce saint faubourg ; les dix années, qui me séparent du temps où j’y vivais, viennent de si complètement s’évanouir, que j’ai presque l’illusion de rentrer là chez moi, au milieu de figures familières, et que, sans peine, je m’imaginerais y retrouver