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depuis dix ans, et je la revois, à présent, comme dans un clair miroir, et je retrouve toutes mes impressions tristes de ces levers de jour, de ces courses dans ces chemins encore déserts, le visage fouetté par l’air sec et glacé ou par le brouillard gris. Et, comme j’avais l’âme inquiétée, en ce temps-là, me demandant chaque matin si, avec tant de dangers autour de nous, l’obscurité prochaine me réunirait encore à celle que je venais de laisser, ou bien si, avant le soir, Azraël ne passerait pas pour tout anéantir…


À Pri-Pacha, où nous avons fini par arriver, nous trouvons, après avoir interrogé les passants de la rue, la maisonnette de cette vieille Arménienne de qui dépend