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visions des nuits ; dans le rêve de ce jour, ils sont plus éclairés, mais ils ne me semblent pas beaucoup plus réels.

Nous allons en hâte, mettant nos chevaux au trot chaque fois que c’est possible. Tantôt nous descendons dans des fondrières, tantôt nous montons sur des hauteurs, toujours un peu désolées, au sol aride, d’où nous apercevons là-bas l’autre rive, le grand décor de Stamboul entièrement doré de lumière.

En plus de ma tristesse à moi, qui me montre aujourd’hui les choses vivantes sous leurs aspects de mort, quelle autre tristesse demeure donc éternellement là, et plane sur ces abords de Constantinople… J’avais essayé de l’exprimer, dans un de mes premiers livres, mais je n’avais pu y