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passait le soir… Oui, il est là encore ; sans ralentir mon pas, je jette un coup d’œil entre les barreaux de fer des fenêtres : toujours les mêmes vieux cercueils, couverts des mêmes vieux châles et coiffés des mêmes vieux turbans, le tout à peine plus mangé qu’autrefois par la moisissure et les vers. C’est étrange que ces choses de la mort, parce qu’elles sont demeurées telles quelles, ravivent en moi précisément des souvenirs de printemps et d’amour.

De plus en plus je me reconnais. Nous devons même approcher beaucoup, être tout près maintenant du quartier d’Anaktar-Chiraz — car je revois certaine petite mosquée dont le dôme, déjeté de vieillesse, monte tout blanc de chaux, entre