Page:Loti - Fantôme d’Orient, 1892.djvu/72

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

on a bâti effroyablement par ici depuis mon départ, — et ces transformations si grandes des lieux sont pour me donner, plus pénible, le sentiment que mon histoire d’amour et de jeunesse est bien enfouie dans le passé, dans la poussière, que j’en chercherai en vain la trace ensevelie…

Ah ! de vieux quartiers turcs maintenant, — des petites ruelles tortueuses, où je commence à me retrouver un peu chez moi… Nous venons de descendre dans un bas-fond qui m’était même assez familier jadis… et, derrière ce tournant, là-bas, il doit y avoir un antique couvent de derviches hurleurs, lugubre avec les catafalques qu’on apercevait à travers ses fenêtres grillées, effrayant quand on