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leur montre. En effet, l’entrée du Bosphore est plutôt maussade, là-bas, entre ces montagnes d’aspect quelconque, qui s’esquissent, encore confusément, en teintes sombres. C’est un lever de jour d’automne, gris et brumeux, sous un immobile ciel bas. On ne verra presque rien, avec ces bancs de brouillard qui traînent comme des voiles.

Bien fâcheux pour ces touristes : l’effet d’arrivée sera manqué. Quant à moi, qui n’aurai que deux jours et demi, rien que deux jours et demi pour ce pèlerinage, je fais cette réflexion que si le temps se met déjà à l’hiver, s’il pleut, comme c’est probable, tout sera plus triste, plus compliqué, et mes recherches plus difficiles…