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m’achemine, dans cette matinée fraîche d’octobre, à travers ces eaux et ces prairies.


Sur l’autre rive, nous montons dans un mauvais petit chemin de fer qui doit, dans sa journée, nous faire franchir la Bulgarie.

Elle est bien sombre et sauvage, par ce jour d’automne, cette Bulgarie en révolution, en guerre.

Un long arrêt, vers midi, à je ne sais quel village, au milieu d’une plaine déserte. Il y a là un campement de cavalerie. Les cavaliers sont en tenue de campagne, l’air déterminé et superbe, prêts à se battre demain. Leur musique s’aligne en rond pour nous jouer un air