Page:Loti - Fantôme d’Orient, 1892.djvu/51

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

j’entends sonner contre les pavés, de plus en plus distinctement, comme en crescendo, le pas régulier des sentinelles qui gardent les portes.


Mardi 5 octobre.

À quatre heures du matin, avant jour, je quitte le palais royal. Il fait très froid dans les rues de Bucarest. Un landau me mène bride abattue à la gare, au milieu d’un flot de voitures, qui roulent dans l’obscurité. Le ciel a des teintes glacées d’hiver. Le long de ces rues droites et nouvelles, qui ressemblent à celles d’une capitale quelconque d’Europe, je ne sais plus trop où je suis, ni où ces chevaux