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que je la retrouve m’ayant oublié, jeune, belle toujours, et jouissant en paix de l’été de sa vie, des quelques années de soleil qui étaient son lot, à elle aussi bien qu’à toutes les autres créatures, et que je n’avais pas le droit de lui prendre.

Ces barrières dont je parlais, ces différences profondes des races et des religions, est-ce que cela existe, je ne sais plus ? Au-dessus de tout, passe l’amour, le charme d’un regard qui va du fond d’une âme au fond d’une autre âme. Et, en ce moment, si elle était près d’ici, j’irais la chercher par la main, et, sans hésitation, avec un sourire, je l’amènerais au milieu de tout ce que j’ai de plus cher et de plus respecté.

Toutes mes impressions changeantes de