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quand l’amitié devient assez profonde pour donner l’inquiétude de la fin, on en arrive à jeter les yeux en arrière, sur l’enfance de ceux qu’on aime. Le présent paraît insuffisant et court ; alors comme on sait que l’avenir ne sera peut-être jamais, on essaie de reprendre le passé, qui, lui au moins, a été. « À qui ressemblais-tu quand tu étais toute petite fille ? Dis-moi comment était ton visage, ton costume ? À quoi rêvais-tu quand tu étais tout petit garçon ? Comment étaient tes allures et tes jeux ? Et moi aussi, je tiens à te conter mes premières joies d’enfant et mes premiers chagrins ; même je veux te faire cadeau de telle petite chose qui vient de ce temps-là, et qui m’était très précieuse. » À Eyoub, dans le mystère plein