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que je suis allé prendre au fond d’un coffre et que j’ai rattachée à mon cou.

Depuis longtemps, je ne l’avais plus vue, cette amulette d’Orient ; elle se compose de je ne sais quels minuscules objets mystérieux enfermés dans un sachet ; le sachet, cousu assez gauchement par une petite main inhabile qui pourtant s’était appliquée beaucoup, est fait d’un morceau de drap d’or sur lequel une fleur rose est brochée ; et ce bout d’étoffe a été choisi, puis coupé, dans ce qui restait de plus frais de certaine petite veste qu’une enfant circassienne avait portée pendant deux étés de sa vie pour aller à l’école par des sentiers de hautes herbes, le long du Bosphore, au village de Kanlidja. Je pense qu’il est vieux comme le monde,