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drai de Stamboul. Mon Dieu, je vais, pour ce voyage, perdre nos derniers beaux jours d’ici, avec la plus belle floraison de nos roses sur nos murs, et je ne verrai plus, cette année, deux chères robes noires se promener dans notre cour, au dernier resplendissement de septembre. Et qui sait, avec tout l’imprévu de mon métier de mer, quand je retrouverai ces choses ? Me voici maintenant indécis, attristé et presque retenu, à cette veille de départ, par le regret de ce que j’abandonne.

Puis, brusquement, tout change, dès que je suis rentré dans le logis turc rouge sombre où luisent les armes ; tout s’oublie, dans l’impatience inquiète de Stamboul, à cause simplement d’une amulette