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C’est presque sacrilège de le dire : en ce moment, je crois que je préférerais être sûr de ne trouver là-bas qu’une tombe. Pour elle et pour moi, j’aimerais mieux qu’elle m’eût devancé dans la finale poussière qui ne pense ni ne souffre. Et alors j’irais tenir mon serment de retour devant quelqu’une de ces petites bornes funéraires, aux mystiques inscriptions confiantes, qui si paisiblement traversent l’indéfini des durées, dans les bois de cyprès…


Il fait lourd et il fait inquiétant dans mon logis, ce soir. Et tout y a pris l’air lugubre, avec ce seul flambeau qui laisse les fonds dans une obscurité confuse ; çà et là, des tranchants d’acier luisent, des lames courbes de yatagans, et, sur le rouge