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bague qu’elle m’avait donnée. Puis, avec recueillement, je vais ouvrir un tiroir mystérieux, caché sous de vieilles broderies orientales ; c’est le cercueil où dorment mille petites choses rapportées d’Eyoub, des feuillets sur lesquels des mots turcs sont gauchement tracés de son écriture enfantine, des morceaux coupés à l’étoffe de notre divan de Brousse, des fantômes de pauvres fleurs qui jadis poussèrent dans des jardins de Stamboul au printemps. Au plus profond de cette cachette, sous ces débris, je cherche une adresse en caractères arabes qui, le matin de mon départ, fut dictée par Achmet à l’écrivain public de la place d’Ieni-Djami : d’après lui, elle devait me servir de ressource suprême pour le retrouver si je ne reve-