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née à elle me paraît moins sombre : elle s’en est allée, elle, en pleine jeunesse, n’ayant eu que ce seul rêve d’amour, — et le baiser que je suis venu donner à sa tombe, personne sans doute n’en viendra donner un semblable à la mienne.


Au pied de la borne de marbre, parmi les petites plantes qui sont là, je choisis une des plus fraîches que j’emporte avec moi ; puis, encore, j’embrasse son nom, écrit en relief de marbre et recouvert d’or éteint, — et je remonte à cheval, me retournant de loin, pour la revoir, au milieu de sa solitude où fuit à perte de vue la haute muraille de Stamboul…