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n’existe plus, ni le grand décor, ni les ambiances étranges ; il n’y a plus rien qu’elle-même, — et toutes mes impressions changeantes s’amollissent, se fondent en quelque chose d’absolument doux, et je pleure à chaudes larmes, comme j’avais désiré pleurer…

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De cet instant, j’ai l’illusion délicieuse qu’elle sait que je suis revenu là et qu’elle a tout compris… La notion m’est venue, furtive, inexplicable, mais ressentie, d’une âme persistante et présente. Alors, l’amertume et le remords qui s’attachaient à son souvenir ont sans doute disparu pour jamais.

Et je me relève apaisé, avec une tristesse différente. Tout à coup même sa desti-