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passant, jettent de la pluie sur la morne campagne et sur la muraille immense…

Maintenant l’image d’Aziyadé est devant moi presque vivante, — ramenée sans doute par le voisinage de ces débris, au-dessus desquels a dû rester, flottant, quelque chose comme une essence d’elle-même… Oh ! mais vivante tout à coup, si vivante que jamais je ne l’avais retrouvée ainsi depuis le soir de la séparation. Je revois, comme jamais, son sourire, son regard profond sur le mien, son regard des derniers jours ; j’entends sa voix, ses petites intonations familières, confiantes et enfantines ; je retrouve toutes ces intimes et insaisissables petites choses d’elle que j’ai adorées avec une infinie tendresse. Alors rien d’autre