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l’autre. Maintenant je suis tout entier à l’impression que nos corps sont de nouveau presque réunis, — après avoir été tant séparés, par les années, par les distances, par les courses à travers le monde et par l’indéchiffrable mystère qui enveloppait pour moi sa destinée à elle ; je sens que nous sommes là, tout près voisins, séparés seulement par un peu de cette terre, dans laquelle on l’a couchée sans cercueil. Et j’aime tendrement ces débris, — qui en ce moment me font l’effet d’être tout ; je voudrais les voir, et les toucher et les emporter : rien de ce qui a été Aziyadé ne pourrait me causer d’effroi ni d’horreur…

Les nuées grises se traînent toujours avec des franges plus sombres qui, en