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mes yeux irresponsables, la scène de ma visite à cette tombe.

Cependant, à mesure que les minutes passent, effroyablement silencieuses, et tandis que les nuées lourdes continuent de se traîner au-dessus des grands murs sarrazins, je reprends peu à peu conscience des choses ; je souffre plus simplement, je comprends d’une manière plus humaine et plus douloureuse, le frisson me revient, le vrai frisson d’infinie tristesse…

Des instants passent encore ; un peu de vent se lève, semant sur ce pays des morts des gouttes de pluie fouettante.

Notre longue entrevue muette traverse des phases différentes, qui semblent de plus en plus nous rapprocher l’un de