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saint, comme si elle en était l’expression même :

« La mosquée du sultan Mehmed-Fatih nous voit souvent assis, Achmet et moi, devant ses grands portiques de pierres grises, étendus tous deux au soleil, sans souci de la vie, poursuivant quelque rêve intraduisible en aucune langue humaine… »

Rien de changé sur cette place ; elle est restée un des lieux les plus turcs et les plus mélancoliques de Stamboul. La mosquée s’y dresse, indéfiniment pareille à travers les siècles, avec ses hautes portes grises, festonnées de dessins mystérieux. Et alentour, sous les treilles jaunies des petits cafés, les mêmes vieux cafetans de cachemire, les mêmes vieux