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et qui me sont donnés à grand’peine, avec des gémissements de petit enfant ou des cris, — car elle est de plus en plus divagante, Kadidja, de plus en plus épuisée. Et moi aussi, je suis épuisé, par les choses affreusement pénibles que j’entends, et par la tension d’esprit qu’il me faut pour les faire jaillir, une à une, de cette tête de pauvre vieux singe presque mort.

Entre l’effroi d’interroger davantage et le désir de savoir plus de choses, j’hésite ; je suis à tout instant près d’en finir, — et puis je reste encore, me rappelant que cet entretien est suprême : c’est la dernière fois que, avec un être un peu vivant, je parlerai d’elle…

Allons, je crois cependant que sa tor-