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le soleil, l’air et la liberté… Mais là, cloîtrée et à l’abandon !…

— Tu sais, dit Kadidja, sa chambre donnait du côté de l’Étoile (du côté du Nord) et il y faisait grand froid.

Oui, je me rappelle ces fenêtres aux épais grillages, situées dans une aile de la maison que le soleil n’atteignait jamais ; à dérobée, je les regardais, en passant dans cette rue oppressée de mystère, où n’arrivaient que très tard les rayons rouges et sans chaleur du couchant. Et je me représente si bien ce que devait être cet appartement, aujourd’hui anéanti par le feu, où la mort, à tout petits pas, est venue la chercher…

Puis Kadidja continue : « L’hiver, toujours enfermée là, elle avait pris mal, à