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ni même répondre, dans la crainte de pièges tendus, de mains étrangères interceptant nos secrets.

Et comment, à distance, déchiffrer cette énigme ; quel ami assez dévoué, assez habile et assez sûr charger de telles recherches, à Stamboul, derrière les grillages des harems… D’année en année, du reste, j’espérais revenir, — et au contraire les hasards de ma vie me conduisaient ailleurs, en Afrique, en Chine, toujours plus loin… Alors peu à peu une sorte d’apaisement de ces souvenirs se faisait en moi-même, sans que je fusse tout à fait coupable ; ils se décoloraient comme sous de la poussière, sous de la cendre de sépulcre.

Les nuits seulement, pendant les luci-