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je veux bien… Et de tout mon cœur, pour Achmet, je lui rends son baiser, sur sa joue ridée de pauvre vieille.


À huit heures à la turque (environ trois heures de l’après-midi) je suis au rendez-vous chez Kadidja.

Auprès du grabat à couverture orange, où les pauvres effrayantes mains noires s’agitent, la femme de mauvais aspect à laquelle j’ai eu affaire ce matin se tient seule, debout. Fenzilé-hanum n’y est pas ; je m’en doutais. « Elle est absente, dit l’entremetteuse ; on ne sait pas où elle est allée ; on ne sait pas pour combien de temps, non plus… » Et je vois tout de suite, à ses réponses obstinément évasives, à son expression glaciale et fermée,