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Anaktar-Chiraz est assise à côté de moi dans le landau, et, en route, je la prie de s’occuper, après mon départ, d’une plaque de marbre que je veux faire mettre au cimetière pour Achmet. — Car une de ses grandes tristesses était, je me rappelle, de penser que, s’il mourait avant d’être un peu riche, il n’aurait peut-être pas de tombe.

Il n’est guère que midi quand nous arrivons à l’hôtel, toutes mes longues pérégrinations du matin n’ayant pas duré plus de quatre heures.

Je fais monter chez moi l’Arménienne ; les gens de service, peu habitués à voir aux touristes de telles amies, la regardent, mais sans insolence, tant elle a l’air honnête et digne dans sa robe de deuil.